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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 06:50

Ce blog s'adresse aux parents qui m'ont récemment interrogé sur ma carrière dans l'enseignement catholique privé sous contrat d'association et à qui je n'ai pas eu le temps de répondre assez longuement .

J'ai passé 30 ans dans un grand établissement catholique privé sous contrat, côtoyé d'autres établissements de taille similaire ou plus modeste,privés sous contrat ou hors contrat,publics.J'ai donc une idée assez précise des limites du métier d'enseignant dans cette administration privée qu'est l'enseignement catholique sous contrat d'association.Ce n'est pas en adversaire ni en inconditionnel que j'écris cet article mais comme l'exprimait A de Tocqueville dans la préface de La Démocratie en Amérique:<<les hommes ne reçoivent point la vérité de leurs ennemis et leurs amis ne leur offrent guère...>>il faut donc beaucoup de recul pour rester objectif.

Je vais essayer de passer en revue les caractéristiques du métier.

    - Financièrement la profession dans l'enseignement catholique privé sous contrat n'est pas plus attractive que dans le public.L'échelle de rémunération est celle du public,les instruments financiers de motivation ont disparu.Que vous soyez bon ou mauvais enseignant ,à ancienneté similaire,le salaire sera le même.Quand l'enseignement catholique privé sous contrat n'était pas socialisé il existait des moyens de financiers de motivation.L'octroi d'heures supplémentaires conséquentes(3,4 ou plus)permettait des rémunérations substantielles,conformes à la valeur du travail des meilleurs enseignants.Mais le constat est que cette pratique a disparu,conformément aux exigences de l'administration.Et paradoxalement c'est dans un collège public que j'ai trouvé un proviseur,certainement marginal, octroyant encore des heures supplémentaires conséquentes.

     -L'organisation de l'enseignement catholique sous contrat d'association est aussi bureaucratique ,sinon plus,que celle du public.Recrutements,mutations,avancements,sont soumis aux mêmes rêgles que celles du public(concours spécifiques de recrutement,mouvements par points,avancements à l'ancienneté). S'ajoutent à ces caractéristiques le ''syndrome de la réunionnite''. C'est la conséquence des exigences plus contraignantes du privé catholique sous contrat liées aux multiples réunions, pédagogiques ,relationnelles,promotionnelles qui incombent aux enseignants,qui sont soumis à une pression plus forte que dans le public.Or mon expérience m'amène à considérer que ces réunions formelles ont une faible efficacité .C'est une caractéristique des organisations bureaucratiques de privilégier le formel à l'informel.

       -L'emploi est relativement précaire en comparaison du public.Seul un demi service est garanti.Le concours pour enseigner dans le privé sous contrat d'association ne permet plus de réintégrer le public.A l'inverse, un enseignant du public peut être détaché dans le privé sous contrat.Dans ma Prépa sous contrat d'association quasiment un enseignant sur deux était issu du public;ce qui est pour ces derniers une situation plutôt confortable.Enfin,la retraite d'un enseignant du privé sous contrat est encore inférieure à celle du public.

       -Les relations entre chef d'établissement et enseignants ne me semblent pas fondamentalement différentes aujourd'hui entre privé sous contrat et public.J'ai personnellement,après 30 ans d'enseignement dans le même établissement,une excellente notation par ses chefs d'établissement successifs, été confronté à une profonde modification de mon service sans la moindre concertation ni information préalable.Pire,j'ai appris cette modification par le listing des mises au mouvement du rectorat, sans d'ailleurs qu'aucune instance catholique ne s'offusque de cette manière de faire.Je ne pense donc pas qu'il y ait une éthique spécifique à l'enseignement catholique privé sous contrat d'association.

          -Ce qui m'amène à considérer,qu'à l'avenir,l'enseignement catholique sous contrat d'association sera moins confronté à une crise de recrutement des enseignants qu'à celle du recrutement de chefs d'établissements appropriés à ce qui faisait la spécificité de l'enseignement catholique privé sous contrat d'association.

En définitive je ne vois pas d'avantages déterminants aujourd'hui à enseigner dans le privé sous contrat en dehors, de l'image de ''sélection des élèves"et dans les grands établissements des moyens matériels disponibles.

Etre enseignant dans l'enseignement catholique:témoignage d'un ancien professeur
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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 16:32

L'idéal politique est moribond.

Après la gauche qui a enterré tout idéal politique en permettant l'accès aux plus hautes fonctions d'une girouette,c'est le temps venu de la droite.Tout se résume aujourd'hui,en politique,à un combat pour conserver le pouvoir aux dépens des devoirs de service. C'est bizarre,cela me rappelle l'histoire récente d'une certaine institution que j'ai bien connue. Sur le moment, on éprouve un violent dépit. Mais à long terme il est rassurant de savoir que le processus de catallaxie que décrit F.A Hayek fait son travail: le marché l'emporte toujours à la fin ,y compris en politique. Cela prend certes du temps mais l'information permet d'accélérer ce processus aujourd'hui.<<Le public commence toujours par être ébloui>>mais l'illusion dure de moins en moins longtemps. En attendant que se "plantent "les illusionnistes autant se distraire,déc...,et pourquoi pas naviguer !

Alors Jean François...ou François ,un petit tour en bateau?

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 07:18

Les résultats de Stanislas Cannes aux concours 2012 des grandes écoles ne sont toujours pas affichés par la direction.

Prompt à présenter ceux du bac 2012(100% de réussite et je félicite à cette occasion les enseignants et lycéens pour leur travail),ceux des concours 2012 des écoles de commerce et d'ingénieurs ne sont toujours pas présents dans la plaquette publicitaire de Stan Cannes.

Et pour cause.Les prépa. scientifiques ne semblent toujours pas compétitives.Peut être le "hold up" de l'obtention de l'ouverture d'une prépa MP juste avant l'élection présidentielle(certainement un coup tordu de la Droite!!) permettra,à terme,d'améliorer le recrutement dans cette filière?A condition que ce dernier dépende des filières proposées et non pas des personnes chargées du recrutement!! En prépa commerciale,si l'on excepte une réussite à l'ESSEC(bravo monsieur Y.L.) et une à Nantes,le reste est trés décevant, pour la 2° année consécutive.Ni ESCP et encore moins HEC.Il y a même un étudiant qui a échoué à tous les concours.C'est la 1° fois que cela se produit depuis la création de cette prépa en 1993.C'est d'ailleurs étonnant quand on sait que le nombre de places aux concours est supérieur au nombre de candidats.Est ce une erreur de stratégie d'inscription dans les concours ou un choix délibéré de "faire du social" (plus exactement une certaine vision du social)en recrutant des étudiants qui ne sont pas faits pour ces études? Les 5 étudiants qui vont "cuber" ont décidé de s'inscrire ailleurs qu'à Stan Cannes.Cela ne m'étonne pas beaucoup quand on se souvient qu'en cours d'année 2011/2012 une pétition des élèves de 2°A a circulé pour s'insurger contre l'enseignement de certains professeurs .La seule bonne nouvelle est que l'internat va être rentabilisé cette année(alors qu'il était à moitié vide l'an dernier).Espérons que cela ne se fera pas au détriment de la qualité des recrutements.

Toujours est il qu'avec ces résultats la nouvelle direction semble déjà soumise au principe de Laurence.J.PETER et à son corollaire.

La prépa ne peut être gérée comme le lycée car il s'agit d'une filière où règne la compétition.L'organisation,les mentalités, ne peuvent y être bureaucratiques.Il faudra que l'équipe dirigeante en prenne conscience si c'est possible.Sans compter que le renouvellement des enseignants et la création de nouvelles filières se sont traduites par l'augmentation des enseignants issus du public et détachés dans le privé.Il est d'ailleurs paradoxal que dans une prépa privée comme Stan Cannes il y ait autant de professeurs du public que du privé.Heureusement , tous les enseignants venant du public et travaillant à Stan Cannes n'ont pas une mentalité de fonctionnaire.

Gardons l'espoir que les Prépa de Stan Cannes retrouverons le Top 20 que la Prépa HEC occupait il y a quelques années sous la direction de monsieur PEREZ.

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 15:17

Je regrette d'avoir eu raison lorsque,dans mon blog intitulé<<y a t-il un pilote...>> j'avais assimilé la baisse du classement des Prépa de Stan Cannes au déclin de l'établissement.

Les classements des lycées,du ministère,de L'Express,de L'Etudiant sont sortis.Le lycée Stanislas de Cannes recule, dans le meilleur des cas en 4ieme position dans le département des Alpes Maritimes(Ministère et L'Express) et largement derrière Fénelon Grasse et Stan Nice(notés respectivement 16,9 et 16,3)ou même Jules Ferry(noté14,6)pour L'Etudiant.

Je dois reconnaître que je n'ai pas beaucoup de mérite dans cette prédiction.Ayant enseigné dans l'établissement pendant 30 ans j'ai connu les périodes, pas si anciennes d'ailleurs,au cours desquelles l'établissement s'est hissé au plus haut niveau sous les directions du Père Maréchal,de monsieur Clette pour l'ensemble des cycles et de monsieur Pérez pour l'enseignement supérieur.Et je pourrais facilement donner les raisons de ces réussites.Je me souviens en effet du dynamisme des enseignants et éducateurs qui adhéraient aux politiques parfaitement claires,cohérentes et efficaces de l'établissement.En Prépa,enseignants,éducateurs et étudiants avaient la même vision des conditions du succès.Je ne prétends pas que n'existaient pas des différences d'opinions mais l'alchimie de la direction(de monsieur Pérez)était de fédérer de fortes personnalités,aussi bien chez les enseignants que les étudiants.J'ai connu une direction similaire,au début de ma carrière, avec le Père Maréchal.Nombreux ont été mes conflits avec mon collègue de Latin-Grec mais avec pour seule finalité pour nous deux de faire progresser la section ES qui à l'époque était en déclin.

Je crains fort qu'en se soumettant avec célérité aux rêgles de l'enseignement public(d'ailleurs source pour partie de ma démission)l'établissement ne démotive ses enseignants et éducateurs et ne perde son âme.

N'importe quelle direction d'entreprise qui adopterait une politique de rémunérations indifférenciées,à l'ancienneté comme dans le secteur public,qui opterait pour une organisation bureaucratique(celle décrite par M.Crozier),qui ne serait pas prête à se battre pour défendre les spécificités d'une organisation libérale,condamnerait l'établissement,en univers de concurrence,au déclin.Et ne nous faisons pas d'illusions,pour reprendre la formule de G.Granger à propos de la sociologie de V.Pareto<<levons le voile des dérivations>>,s'il y a classement des lycées c'est qu'il y a objectivement concurrence entre les lycées.Et Stan Cannes ne peut fonctionner avec les contraintes du public et sans les avantages de l'entreprise privée.

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